PROSPECTIVES La ferme Ecolait produira 800 000 litres en 2023

Quinze mois avant la fin des quotas, les premiers bilans commencent à fleurir. Le BTPL (Bureau de la production laitière) se prête à l'exercice via les 310 fermes de son réseau Écolait. « Avec en moyenne 590 000 l et 177 ha, ce sont des fermes de polyculture-élevage, toutes motivées par le lait. » Comment ont-elles évolué en dix ans ? Leur SAU progresse de 20 ha, dont 13 de SFP. L'activité laitière s'est accrue de 160 000 l, soit 100 000 l par UMO affectée au lait. « Avec 2,6 UMO dont 1,6 en lait, la main-d'oeuvre est stable. Ces fermes ont gagné en productivité animale et du travail. » Les volumes en plus absorbent la hausse des charges opérationnelles. Ils permettent la hausse de la marge brute à l'UMO, mais pas au litre.

Ces tendances donnent une ferme moyenne Écolait 2023 de 200 ha et 800 000 l sur 85 ha de SFP. Elle comptera 85 vaches à 9 400 l... Le tout avec la même main-d'oeuvre. « L'avenir du lait sur une exploitation est conditionné au maintien de la main-d'oeuvre correspondante », affirme le BTPL. L'une des clés sera des conditions de travail que les éleveurs jugeront acceptables. « L'homme est au centre des projets », résume l'organisme.

Développer à la française

Plus de visibilité concourra aussi au dynamisme laitier. « L'éleveur français ne sait pas combien il produira demain. Il devient urgent de connaître la stratégie de nos laiteries », lance Hermjan Darkwinkel, président des producteurs EDF France souvent dans le réseau Écolait. Sont-elles prêtes par exemple à répondre à ceux qui demanderont les volumes nécessaires pour rentabiliser un robot ou l'embauche d'un salarié ? La Normande Katrin Lecornu, présidente d'EDF Europe, refuse de se laisser gagner par le doute. « Les Français soulignent souvent leurs handicaps. Pourquoi ne décideraient-ils pas que le modèle français est le meilleur ? Nous sommes sensibles à l'approche sociale de notre métier, à notre confort de travail, au bien-être animal. »

CLAIRE HUE